1. Tour du Pays de Saint Félicien

Ce château présente "trois ailes disposées autour d'une petite cour intérieure que ferme au levant une muraille dans laquelle est percée une poterne". Sa construction s'étalerait du XIIIème au XVème siècle. A la fin du XVIIIème siècle, le Marquis du bourg ajouta une importante annexe.

Un chemin pavé en pleine campagne… Ceci intrigue et nous sommes à deux pas de nous demander si ces pavés ont déjà été foulés par des caligae (les sandales des légionnaires romains). Difficile d’affirmer aujourd’hui si c’est bien le cas, cependant avec la présence d’un oppidum sur les hauteurs de St Symphorien de Mahun et les ruines de ponts romains que l’on retrouve à Boucieu le Roi et à Tournon sur Rhône nous pourrions tout à fait nous trouver sur un des axes de communication du Piémont ardéchois. On utilisait alors ici la topographie plus clémente pour tracer des routes. C’est sur ce modèle là que fut créé l’axe Lamastre-Annonay. Fermez les yeux et écouter les chants gaulois au loin, peut être trouverez vous du gui pour alimenter votre potion magique. Heureusement nous savons aujourd’hui que ses baies sont toxiques !

Point de vue sur les méandres de la Daronne.

Un beau témoin de l’habitat dispersé du Haut Vivarais. On a toujours cherché à exploiter les ressources de la nature, ici, faute de pouvoir disposer de la force motrice du vent, on s’est tourner vers celle de l’eau. Les moulins permettent le développement de proto industries : on y coupe du bois, on y mou du grain mais aussi des châtaignes. Autrement appelé l’arbre à pain, le châtaignier permis à l’Ardèche de résister à bien des famines grâce à la forte teneur en protéine de ses fruits. On raconte que la vie des ardéchois est intimement liée à celle des châtaigniers, bébés, on est bercé dans un berceau fait de son bois, on se sert de ses feuilles pour nourrir les bêtes quand il n’y a plus de fourrage, on consomme ses fruits, on se chauffe de son bois et on est enterré dans un cercueil en châtaignier, une belle histoire d’amour non ?

Petit à petit, la vue s'ouvre, de plus en plus belle, sur la vallée de la Daronne, et le vieux pont en contrebas.

Dans la descente, vous avez sur votre droite une belle vue sur le village de Pailharès, perché au dessus de la Daronne.

Les Afars, êtres rustiques et personnages de l'ombre, vivent en famille dans les excavations naturelles comme la grotte de la chèvre à la Roche Berne à Vaudevant.
Comment les reconnait on ?
Les Afars sont des hommes et des femmes bien plus petits que nous, de la taille d'un enfant. Leurs oreilles seraient pointues et leur unique oeil au milieu du front leur donne un air de cyclope ! Ils sont le plus souvent nus ou parfois parés d'un feuillage. Mais vous ne les verrez pas de jour, ce sont des êtres nocturnes.
La nuit venue, ils sortent pour aller à la maraude. Aux abords des fermes, ils volent des légumes dans les jardins, des objets et du linge. Ils traient les vaches pour nourrir leurs enfants. Certains se seraient fait attrapper, embarassés par des bottes ou des sabots volés mais bien trop grand pour eux. Les Afars parlent un occitan correct et très pur et leurs plaintes donnaient du regret à ceux qui les capturaient. C'est pourquoi, on les relachait !

Source : Revue Lo Grinhon N°6 - 1990.

Les terrasses appellées ici "Chalets" sont des aménagements de la pente rendant possible la culture. La majorité des terrasses fut construites au XVIII et XIXème siècles.
A cette époque, la population, formée à 90% de paysans, est en pleine expansion démographique. En quête de surfaces cultivables pour sa survie, elle est obligée d'organiser la culture dans les zones de forte pente. La culture de la vigne est également en plein essort et nécessite de nouvelles terres arables.
La construction des terrasses permit donc de gagner du terrain en adoucissant les pentes, de retenir et de maîtriser l'eau, de maintenir la terre soumise à de fortes érosions, de restituer la chaleur accumulée par la pierre durant la journée.
Ces "chalets" ont été abandonnés peu à peu suite aux diverses maladies qui handicapèrent l'agriculture à la fin du XIXème siècle et notamment le Mildiou et le Phylloxera qui ravagèrent le vignoble. Mais c'est surtout la forte déprise des campagnes au profit des villes, l'hécatombe de la guerre 14-18 et la mécanisation de l'agriculture en plaine qui marginalisèrent les terrasses.
Tout au long de votre promenade, vous cotoyez un paysage façonné par ces "paysans bâtisseurs". De cette architecture de pierres, les traces sont ici particulièrement visibles. De quoi réaliser avec respect l'ampleur de la tâche.

L’un des trois hameaux qui a donné naissance à l’actuel village de St Victor. Même si nous ne sommes pas tout à fait en terre unifiée… en effet en 1937 les « deyrasiens » demandent à obtenir leur autonomie et à créer une commune indépendante, ce qui leur sera refusé. L’église constitue l’un des trois clochers de Saint Victor (né du rassemblement de 3 hameaux : Saint Victor, Deyras et Navas). Avec sa vierge datant de 1886 elle aurait été bâtie sur un terrain donné par Madame de L’Hermuzière, personnage important de l’histoire d’Annonay qui fonda le couvent des Ursulines. Ne manquez pas le beau panorama de fruitiers qui vous entourent et la vue sur le début des gorges de la Daronne.

Point de vue  plongeant sur les Gorges de la Daronne et ses méandres entremêlés.

En place depuis juin 2007, cette passerelle vous permet d’enjamber la Daronne. Vous voici au cœur de l’espace naturel sensible des gorges de la Daronne. Cette passerelle câblée n’est pas la première à vous permettre de traverser la rivière. En effet au temps où les hameaux étaient habités, une passerelle reliait déjà les communes de Colombier le Vieux à celle de Saint Victor. Elle était même très empruntée par les agriculteurs qui se rendaient au marché pour vendre leurs produits. Imaginez un peu le désarroi de ces derniers quand la passerelle s’est retrouvée emportée par une crue en 1963 !

A quelques kilomètres seulement de la vallée du Rhône, il existe un site exceptionnel, caché et protégé, sur un secteur nouvellement labellisé "Espace Naturel Sensible" par le Département de l'Ardèche : les Gorges de la Daronne.
Découvrir les secrets de ce lieu à la fois si proche et si retiré, voici tout l'enjeu de cette balade pleine de surprises qui se déroule dans une vallée à couper le souffle.
Pour profiter pleinement de ce sentier d'interprétation, vous devez vous procurez les supports d'accompagnement. A vos chaussures de randonnée !

Sentier d'interprétation présent sur le site (kit à acheter dans les offices de tourisme).

Point de vue sur les Gorges de la Daronne en contrebas.

Délimité par les gorges de la Daronne et celle du Doux, le village de Colombier le Vieux domine le paysage. Outre son patrimoine naturel indéniable, on retrouve ici de belles traces de l’architecture seigneuriale du XVIème siècle avec le château de Bellecombe récemment restaurée ainsi que la maison forte de Ruissas. Colombier le Vieux fut utilisé pour batir le décor du livre La Maison Rouge de Maurice Genevoix. Dans ce dernier, le village est passé aux Huguenots et est visé par une troupe à la solde des catholiques. Une belle lecture en perspective.